🥩 Si la viande est acidifiante, faut-il en consommer ?
J’entends très souvent des gens me dire qu’ils évitent la viande rouge, ou même toutes les protéines animales, sous prétexte que “c’est acidifiant”. C’est une idée reçue très tenace.
Alors, je leur réponds toujours que cette notion d’aliments “acidifiants” est à la fois vraie… et fausse. C’est surtout une notion largement incomprise, aussi bien par les naturopathes que par le grand public, qui pensent que la viande est acidifiante et donc qu’il faut la limiter, voire bannir.
Laissez-moi clarifier ce point crucial.
Le mythe de l’acidification : démêlons le vrai du faux
Oui, la viande est acidifiante (et c’est normal !)
Je le confirme : oui, la viande est acidifiante. Mais ce n’est pas un problème, et surtout, elle n’est pas la seule !
- 🌱 Les protéines végétales : Les lentilles, les pois chiches, les haricots… ils sont tout aussi acidifiants.
- 🍞 Les glucides : Le sucre est acidifiant. Les farines (pain, pâtes) sont acidifiantes.
C’est un processus métabolique normal. Ce n’est pas parce qu’un aliment génère des déchets acides qu’il faut arrêter d’en manger. C’est simplement tout à fait normal.
Un regard sur nos 3 millions d’années d’évolution 🌍
L’humain consomme plus ou moins de produits animaux depuis 3 millions d’années. Il faut comprendre que notre espèce a évolué pendant de longues périodes glaciaires (qui duraient 80 000 ans) entrecoupées de courtes périodes interglaciaires (20 000 ans), comme celle que nous vivons actuellement.
Pendant les périodes froides, les végétaux étaient rares plus on s’éloignait de l’équateur. Notre survie dépendait de la chasse. Nous sommes donc faits pour manger des protéines animales. On ne va pas dire à un lion : « Attention monsieur le lion, tu vas t’acidifier si tu ne manges que de la viande ! » 🦁 Nous sommes faits pour en consommer, et en quantité relativement importante.
L’équilibre parfait : l’omnivore et ses légumes 🥦
La clé, c’est que l’humain est omnivore. Nous sommes faits pour manger beaucoup de produits animaux, mais aussi des produits végétaux, notamment des légumes.
Et devinez quoi ? Ce sont justement ces légumes qui apportent les éléments basiques (alcalins) qui vont complètement contrebalancer l’acidification potentielle de la viande.
Donc, à part les 0,1% de personnes qui suivent un régime carnivore strict, les 99,9 % des gens qui s’inquiètent de l’acidité de la viande… consomment déjà des légumes ! Ils neutralisent donc cette acidité sans même le savoir. Il n’y a don aucun souci à se faire.
D’ailleurs, si on suivait cette logique jusqu’au bout, on devrait dire aux végétariens et végétaliens : « Mais attention, c’est hyper dangereux ! Vous mangez trop de légumes, votre sang va devenir hyper alcalin ! » Personne ne dit ça, et pourtant…
Le vrai danger : le manque de protéines en vieillissant
Le vrai problème n’est pas l’excès de protéines, mais leur manque, surtout avec l’âge.
L’anecdote qui change tout : le cas de cette dame de 84 ans 📞
J’ai reçu l’appel d’une dame de 84 ans, souffrant d’arthrose, qui m’explique qu’elle a adopté une alimentation “plutôt végétarienne”.
Je lui ai répondu : « Mais vous savez, c’est la pire des choses à faire dans votre cas et à votre âge. »
Le problème majeur, quand on prend de l’âge, c’est la sarcopénie : la perte de masse musculaire. Si, en plus de cette tendance naturelle, on consomme trop peu de protéines animales, cette masse musculaire va fondre comme neige au soleil.
La sarcopénie : quand le corps “mange” ses propres muscles
Nos muscles sont une réserve de protéines, une sorte de “réserve tampon”. Il est normal que notre corps y puise ponctuellement s’il a besoin d’acides aminés (ce sont les briques élémentaires qui composent les protéines).
Mais si l’alimentation n’en apporte pas assez quotidiennement, le corps n’a pas d’autre choix que d’aller puiser quotidiennement dans les muscles. Il dégrade petit à petit tous vos muscles.
En termes de vitalité, c’est une catastrophe. Nos muscles, c’est notre vitalité. Quand on perd ses muscles, on perd son énergie et on devient extrêmement fragile en cas de maladie.
Mes recommandations : combien et quand ? 🍽️
À cette dame, je lui ai donc dit : « Il faut que vous mangiez des protéines animales à chaque repas. »
- Si vous faites 3 repas par jour, c’est 3 fois par jour : matin, midi et soir.
- 🌞 Le matin : des œufs, du jambon, du blanc de poulet, un steak haché…
- ☀️ Le midi et le soir : de la viande, du poisson ou des œufs.
Pas forcément des tonnes, mais il en faut. À partir de 60-70 ans, il faudrait viser au minimum 1,5 g de protéines par kilo de poids idéal.
Exemple concret : Si mon poids idéal (celui de mes 20 ans) était de 50 kg, il me faut 50 x 1,5 = 75 g de protéines par jour. 75 g de protéines, cela équivaut à environ 300 g de viande répartis sur la journée (ex: 100 g le matin, 100 g le midi, 100 g le soir).
⚠️ Attention : 100 g d’œuf n’équivaut pas à 100 g de viande ! 100 g d’œuf contient deux fois moins de protéines que 100 g de steak (car il y a beaucoup plus d’eau). Donc pour avoir l’équivalent de 100g de viande, il faut 200g d’oeuf ce qui correspond à environ 3 oeufs et demi. C’est important de préciser cela car trop de personnes prennent 1 oeuf le matin en pensant que c’est suffisant. Mais 1 oeuf de 60g équivaut seulement 30g de viande. C’est pas beaucoup !
Pourquoi il est crucial d’étaler les apports
On ne peut pas manger 300 g de viande le midi et rien le reste de la journée. Le corps ne sait pas stocker les protéines (contrairement à la graisse, qu’il peut stocker à l’infini).
Si vous mangez trop de protéines d’un coup, l’excédent sera transformé en… glucose. Ce n’est pas du tout ce qu’on veut !
Il faut donc en apporter un peu, mais régulièrement, à chaque repas, pour entretenir la masse musculaire.
Protéines végétales vs. animales : le match inégal
“Mais je peux prendre des protéines végétales !” me dit-on souvent. Malheureusement, elles n’ont rien à voir avec les protéines animales.
- 📉 Biodisponibilité faible : Elles sont moins bien assimilées.
- 🧩 Profil incomplet : Il faut associer différents végétaux (ex: céréales + légumineuses) pour tenter d’avoir tous les acides aminés, mais même là, certains sont en quantité trop faible. On sera forcément carencé.
- 🍞 Toujours associées aux glucides : Les pois chiches, les lentilles… ne sont pas 100 % protéines. Ils viennent avec une dose de glucides relativement importante.
- 😖 Anti-nutriments : Toutes ces légumineuses (des graines) sont riches en toxines végétales qui empêchent l’assimilation d’autres minéraux et irritent votre tube digestif.
Ce n’est donc pas du tout une solution adéquate pour maintenir sa masse musculaire.
Démystifions les autres peurs (cancer et évolution)
Notre corps est fait pour ça !
L’acidification de la viande n’est pas un problème. C’est normal. Notre corps gère ça très bien depuis 3 millions d’années.
En revanche, notre corps a beaucoup plus de difficultés à gérer les aliments apparus très récemment à l’échelle de notre évolution :
- Céréales
- Légumineuses
- Produits laitiers
Ces aliments ont au mieux 10 000 ans. C’est une goutte d’eau dans 3 millions d’années. Et je ne parle même pas de notre alimentation industrielle des 60 dernières années…
L’adaptation : une question de millénaires (l’analogie de la vache) 🐄
Certains pensent qu’on peut “s’adapter” à cette nouvelle alimentation. Mais une adaptation génétique prend des dizaines ou des centaines de milliers d’années, pas quelques décennies !
C’est comme si on voulait qu’une vache s’adapte à un régime carnivore. C’est impossible. Aujourd’hui, on donne des céréales aux vaches pour augmenter leur production de lait. Mais ce n’est pas physiologique ! La vache est faite pour fermenter de l’herbe, pas des céréales. Résultat : elles tombent malades.
Pour nous, c’est pareil. Notre alimentation moderne est anti-physiologique.
Le mythe du cancer colorectal : on vous ment 🤥
Ah, le fameux lien entre viande rouge et cancer colorectal… C’est complètement faux. La viande brute n’a aucun impact dessus.
Les études brandies sont épidémiologiques. C’est-à-dire qu’on pose des questions aux gens sur ce qu’ils ont mangé (fiabilité proche de zéro), puis on établit des corrélations. Mais les gens n’ont pas mangé que de la viande rouge ! Ils ont mangé des frites, des sodas, des desserts… Le chercheur choisit de blâmer la viande plutôt que les glucides, le sucre, les huiles de graines, …
De plus, le “sur-risque” annoncé était de 17 %. Dans les études sérieuses, on ne tient pas compte d’un sur-risque inférieur à 100 % (un doublement). 17 % ou 0 %, c’est statistiquement pareil.
Et c’est à cause de ce type de pseudo-étude que la recommandation officielle est de… 13 g de viande rouge par jour. C’est absurde.
Le paradoxe historique et le vrai coupable
J’aimerais qu’on m’explique : pourquoi nous avons une épidémie de cancer colorectal maintenant, alors qu’il y a 60 ou 80 ans, dans les campagnes, les gens consommaient beaucoup plus de viande rouge qu’aujourd’hui ?
La réponse est simple : ce n’est pas lié à la viande.
C’est lié à d’autres facteurs. Notamment la consommation excessive de glucides. Là, le sur-risque de cancer colorectal est de 200 à 300 %. Ça, c’est un chiffre notable.
Conclusion : faites confiance à votre biologie ! 🧬
N’ayez pas peur de l’acidification de la viande ; c’est un processus normal et entièrement géré par votre corps.
Concentrez-vous plutôt sur le vrai enjeu : consommer suffisamment de protéines animales de qualité, réparties sur vos repas, pour protéger votre masse musculaire, qui est le siège de votre vitalité.
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